À travers ces données je crée des cartes et des paysages mentaux, intimes. Empruntées à des mémoires collectives ou individuelles, ces représentations prennent la forme de dessin ou de textile (broderie, crochet etc.)
Cette résidence au refuge de La Lavey sera ma première expérience de refuge en montagne dans un endroit qui m’est inconnu. Cela fait de moi encore une fois une étrangère dans un territoire que je dois découvrir, habiter et intégrer. Une expérience proche de mon expérience personnelle d’exile et d’intégration. Les êtres humains sont exclus de mes cartes et paysages. Un isolement qui va changer pendant cette semaine, qui me permettra d’avoir un contact direct non seulement avec la nature mais aussi avec les gens de passage.
Dans ma pratique habituelle, j’utilise essentiellement des fils de différentes épaisseurs. Pendant cette résidence j’aimerai les remplacer par les cordes utilisées en alpinisme et ainsi essayer des techniques différentes, le tricot et le crochet, inspirées par les nœuds.
Ce sera aussi une opportunité de retourner vers le dessin en aquarelle et encre. La liberté de cette technique que je n’ai pas pratiquée depuis un certain temps, rentre parfaitement dans le cadre de ce séjour ; un geste fluide sur le papier comme une déambulation dans la nature. »