« Je ne suis pas peintre, mais j’aimerais réaliser de la peinture pour continuer à habiller mes sculptures. Les étoffer de vêtements décorés, les parer d’images et d’histoires rencontrées.À la manière des objets que j’ai emmenés sur mon dos pour leur donner une âme*.Ces peintures seraient le support aux contextes où ils ont été créés pour devenir des vêtements.Ma semaine au refuge sera l’occasion, à la manière d’un peintre de paysage impressionniste, d’être à l’écoute et de composer sur toiles le décor environnant, les équilibres naturels des roches, les couleurs du ciel, d’extraire certains motifs récurrents dans cet univers de la montagne et peut-être même des portraits ou du dessin d’observation quasi scientifique, de la faune et de la flore locale. Cette semaine de travail sera d’ailleurs constituée matériellement d’un bardage plutôt léger. Peintures à l’eau (non toxique), pinceaux, carnet de croquis, crayons et tissus non traditionnels, car j’aimerais emporter ma peinture là où on ne l’attend pas, à la manière des montagnards et de leur goût à aller voir là où le regard ne porte pas.Une fois redescendu dans les plaines et les villes, je retournerai à l’atelier avec ces peintures, elles seront alors découpées en vêtements et cousues afin de composer de nouveaux corps dans de nouvelles situations. Pour d’autres, elles seront conservées pour travailler des décors à de petits castelets ou scénettes sur des structures en bois. À la manière peut-être de cabanes ou de refuges où les histoires n’appartiennent qu’à celles et ceux qui décident d’avoir le courage et la curiosité de monter jusqu’à eux.* Voyage pour une sculpture autour des Annapurnas. 5400m, 13 jours, Népal. »
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