« S’il est une figure classique qui me touche particulièrement, c’est celle de l’aubergiste, comme l’a décrit Henry David Thoreau. Présent et absent à la fois. Il est l’âme du lieu, y rendant la présence de chacun plus que légitime et pourtant disparaissant dans la qualité de l’accueil qu’il offre.
Un refuge de montagne, incarne une étape, un lieu de recouvrement et de réconfort. A la montagne, ce réconfort est présent partout autour de nous, incarné par l’environnement naturel ; cela ne retire aucun mérite à la qualité du travail du gardien du dit refuge. Il est l’âme du refuge et mérite d’être reconnu pour ses qualités d’hôte.
J’envisage ce temps de résidence comme un moment privilégié auprès du gardien du refuge. J’aimerais atteindre l’envers du refuge, à ses côtés, le plus discrètement possible, lui offrir ce qu’il offre à tous les habitants qui défilent au quotidien dans le gîte qu’il tient. Je voudrais pouvoir devenir à mon tour aubergiste de l’aubergiste.
Être les petites mains de l’ombre, celles qui préparent le petit déjeuner, pétrissent le pain qui sentira bon le matin, ramassent les miettes, déposent des fleurs... Les petites mains agissent là où on ne les attend pas. D’ailleurs leurs actions sont souvent si discrètes, qu’il est difficile de dire ce qui a changé. Seul celui qui est là au quotidien peut le ressentir, ces petits plus qui vous font sentir que quelqu’un a pensé à vous, quelqu’un qui vous soulage, vous accompagne, puis disparaît, simplement... »