«La question de l’environnement clos évoque pour moi un certain nombre de conceptions liées à l’Anthropocène et à un « monde fini » (cf Bruno Latour, Malcom Ferdinand). Depuis que les grandes explorations du XVIème siècle ont dessiné les cartes et joint l’Ouest avec l’Est, nous savons que le monde est fini. Il faut pourtant attendre 1972 pour que la mission Apollo 17 nous envoie une photographie de la terre dans sa totalité, qui ancre profondément l’idée que notre monde n’est pas extensible.Il existe pour moi une triangulation entre le refuge de montagne, la fusée de la mission Apollo 17 et le cliché de la terre de 1972 - Les trois sont des mondes clos, à leur manière. Le refuge est en soi, un peu comme une station orbitale, qui ressemble elle-même à la Terre, au milieu de cosmos.Comme souvent dans mon travail, j’aimerai travailler avec différentes temporalités, différentes géographies et échelles. L’intérieur du refuge / la montagne / l’espace sidéral. Magellan / Apollo17 / Elon Musk. J’aimerai faire de cette résidence un lieu d’expérience et d’observation. Gardant en tête les plusieurs strates, j’aimerai observer au quotidien le fonctionnement du refuge. Quelles ressources, comment, pourquoi ? La vie en refuge peut-elle être un modèle pour la vie de tous les jours ? J’aimerai aussi observer l’extérieur, les montagnes et les glaciers qui subissent certainement partis le plus fort réchauffement climatique en Europe. Ils sont signe d’un environnement fragile, et nous rappellent la condition close de notre planète. J’aimerai enfin observer le cosmos à l’aide d’un télescope. Observer les étoiles et les satellites artificiels, pourquoi pas même l’ISS ? Appliquer par la même occasion un regard retourné sur le clichés de la Terre pris par Apollo 17 en 1972. »
Le refuge
Carte électronique, imprimante thermique, tirage sur papier, légumes cuisinés
“ Le refuge consiste en une installation évolutive qui se déroule sur plusieurs temps et géographies. Une première partie, créée dans mon atelier, était une installation immersive qui m’a permis de travailler autour des questions liées aux énergies et à l’utilisation de ressources. Il y avait notamment un potager dans lequel poussait des légumes que je propose à la dégustation aujourd’hui. Ici, une édition documente et synthétise ce projet, tandis qu’un petit boitier nous envoie au refuge du Soreiller en nous indiquant, en temps réel, les conditions météo. ”
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