L'envers des pentes

«Ce projet est le second volet d’une recherche enclenchée avec la Résidence1+2, pour laquelle je propose une itinérance pyrénéenne au Cirque de Gavarnie, sur les pas de Franz Schrader (1844-1924), créateur d’un outil à dessiner le relief : l’orographe.
Ici, je m’intéresse au massif des Ecrins, lieu d’exploration de Paul Helbronner (1871-1938) : alpiniste, topographe et photographe.En 1900, débute sa Description géométrique détaillées des Alpes Françaises, où se trouve un tour d’horizon complet du Pelvoux peint entre 1902 et 1903 d’après un panorama photographié par lui-même.
Cet ensemble constitue un dispositif visuel singulier en traversant les discours scientifique et artistique.
Le panorama renvoie à l’idée du point de vue, au désir d’embrasser et de circonscrire l’espace, à une mise en mouvement de la vision.
L’expérience visuelle du panorama serait cartographique : elle subordonne l’image aux enjeux d’une compréhension du monde.
Mes photographies dans les Écrins se fonderont sur ce dispositif en axant sur le Pli. En effet, la matière – le monde physique – se plie et déplie à l’infini. L’empilement, le plissement, la superposition, le métamorphisme sont des phénomènes géologiques que traduisent les cartes topographiques.
En photographie, le pli, par ce qu’il révèle, cache, suggère, exprime notre rapport incomplet au visible.
Partant de l’orogénèse alpine, je propose un travail immersif dans le paysage pour créer un panorama à la manière d’Helbronner. Fruit d’une interprétation libre et sensible des cartes existantes. La photographie argentique permettra de créer du relief grâce à des surimpressions dues aux expositions multiples de la pellicule.»

Vallonpierre

Photographies argentiques tirages à encres pigmentaires, pliage, carte IGN Orcières Merlette, son

“ Le Massif des Écrins a été le lieu d’exploration de Paul Helbronner (1871-1938): alpiniste, topographe, photographe. En 1900, débute sa Description géométrique détaillée des Alpes françaises, où se trouve un tour d’horizon complet du Pelvoux. Cet ensemble singulier traverse les discours artistique et scientifique. L’expérience visuelle du panorama serait cartographique : elle subordonne l’image aux enjeux d’une compréhension du monde. (...) Partant de l’orogénèse alpine, je propose un travail immersif dans le paysage pour créer des panoramas à la manière d’Helbronner. Libre dans l’interprétation des cartes existantes, ce travail est fondé sur ce dispositif en axant sur le Pli. Le plissement est un phénomène géologique traduit dans les cartes topographiques. En photographie, le pli, par ce qu’il révèle et cache, exprime notre rapport incomplet au visible. ”