L'envers des pentes

« La question de l’abri a occupé une grande place dans mon projet de master. En effet, il a été question de voir de quels éléments était constitué l’habitat, tant dans son aspect physique que symbolique. C’est ainsi que j’ai réalisé 4 pièces en textile qui construisent l’habitat : une toile qui protège (type tarp), un tapis qui accueille différents moments de vie, des lampes à huile qui font foyer et des brosses pour entretenir le lieu.
Le refuge peut être lu comme un condensé de ces questionnements. Sa fonction élémentaire étant de protéger et d’accueillir, les éléments qui le composent sont réduits à leur minimum de par son isolement. La difficulté d’accès impose une sobriété dans ce que l’on emporte, ainsi l’on pourrait penser que chaque chose qui monte au refuge, ou qui le compose a été consciencieusement pesé au préalable. Un poids physique et symbolique. De plus, l’aspect purement communautaire qui caractérise le lieu ouvre la voie à des questions d’organisation logistiques et d’espaces singuliers qui régulent des intersections de vies.
Enfin, sa position de repli face à des éléments plus grands que nous, fait de ce lieu un repère dans l’immensité du territoire. Quoi d’autre qu’un repos, viennent chercher ici les pieds fatigués ? Finalement, ce qui fait peut-être le chez-soi, même temporaire, c’est ce qui s’y déroule.»

44.898639 N / 6.206164 E

Peinture à base de pigments naturels, végétaux (baies, baies digérées, feuilles, branches, etc), minéraux, terre, photographies, dessins, support en feutre de laine

Les relevés de matériaux effectués par Garance Maurer lors de sa résidence au Refuge de La Lavey sont présentés ici sous différentes formes : bruts ou transformés, en gamme de couleurs ou en compositions. Inspirée par l’humble façon de “faire avec ce que l’on a” des gardiens et des autres acteurs locaux du lieu, l’artiste allie observations et manipulations pour créer un inventaire sensible au rythme du refuge. Cet inventaire de couleurs et de textures vernaculaires retrace les chemins parcourus par l’artiste de l’entrée du refuge aux dortoirs, du potager à la cuisine, du début d’un sentier au sommet d’une montagne.