L'envers des pentes

« Mon travail a toujours été étroitement lié au jeu, j’entrevois dans mes ensembles de sculptures rien d’autres que « des sets à jouer ». Cadres propices à une expérimentation réflexive, aussi bien mentale que gestuelle.
Poursuivant cette recherche, je souhaiterais créer cette fois-ci littéralement un jeu, similaire à ce que l’on pourrait nommer jeu de société ou « board game », jeu de plateau ou encore jeu de table. Constitué d‘éléments praticables, il sera tout autant prétexte à établir une matière pensante, un autre système de langage entre deux personnes. Construit autour d’une relation de binôme il s’ancrera autour de la coopération plus que de la rivalité.
Ce jeu tout en s’inscrivant dans ce que Winnicott nomme « Game », aura pour vocation de s’affranchir de ses propres règles afin de s’établir également dans un « Play ». Laissant place à une part d’improvisation, de théâtralité voir de performativité. »

Kibitz

Bois, aluminium, velours

Très attachée à ce qui détermine “l’habiter”, Chloé Serre s’intéresse au refuge comme étape transitoire, foyer d’accueil générant de nouvelles pratiques de lieu en instaurant des pratiques sociales liées à la rencontre et à la cohabitation. Le refuge admet des temps d’attente, de repos et même d’ennui dans lequel le jeu de société peut se penser comme une activité à faire ensemble tout en permettant de penser à cet “être ensemble ”.

Kibitz réunit autour d’une table trois personnages V, Bleu et 4. Ils conversent dans un langage qui leur est propre et jouent un jeu étrange mais néanmoins familier. Ce faisant, que ce soit par la conversation ou la manipulation du jeu, tous les engagements du corps et de la parole contribuent à ouvrir un espace discursif dans lequel nous ne manquerons pas de nous identifier.